Et si la paille était à nouveau tendance ?
À l’heure où les catastrophes écologiques s’accumulent, dans la région on opte pour de nouvelles solutions notamment pour votre isolation !
LVDN s’est penchée sur le cas de l’isolation avec la paille, la nouvelle tendance pour les crèches, bureaux, écoles, maisons individuelles et même les usines !
Bien que la paille soit un matériau des temps perdus, elle dispose d’une technologie à la pointe en plein développement.
Alors oui, on vous voit venir: la paille ça prend feu, ce n’est pas solide… Que nenni chers lecteurs, et on vous explique avec 3 questions que l’on pourrait se poser :
-
La paille pour quoi faire ?
LVDN a donc interrogé Damien Schietse, architecte et gérant de la coopérative Context à Lille. « La paille c’est tout d’abord un produit local, que l’on trouve en abondance » - « Avec seulement 10 % de la production annuelle de paille, on pourrait isoler la totalité de tous les bâtiments construits en France ».
Il est aussi bon de savoir que la paille est un isolant naturel très performant que ça soit pour le froid ou la chaleur. Elle vous évite donc d’avoir recours à un gros budget chauffage / climatiseur.
Avec la paille vous aurez une sensation d’air régulée, sans avoir à mettre en route votre chauffage. De plus, Damien explique que « La paille permet de stocker le carbone dans les bâtiments, et contrairement à d’autres isolants, comme la laine de verre, elle ne s’altère pas avec le temps »
-
La paille ça prend feu ?
« La densité des ballots de paille utilisés pour l’isolation évite à la fois de se consumer rapidement et d’émettre trop de fumées en cas d’incendie, sans aucune émanation toxique » explique Amandine Martin, architecte à l’agence Blau à Mons-en-Baroeul.
De plus il est bon de rappeler que les botes de pailles sont également protégées dans des caissons isolés.
Depuis l’adoption des Règles professionnelles de construction en paille rédigées par le RFCP (Réseau français des constructions en paille), les assureurs n’imposent plus de surcoûts sur de tels projets.
Finalement, le seul ennemi de la paille, c’est l’humidité, d’où la nécessité d’insérer les ballots dans des caissons (bois, terre ou autre) et de les isoler du sol.
-
Le prix ?
« Comme pour toute maison dite passive, l’éco-constuction nécessite un investissement environ 10 % supérieur à une construction classique », estime Thimotée Marais, qui construit sa maison familiale bois et paille à Ligny-en-Cambrésis.
Et surtout, cela nécessite une construction dans les règles de l’art, avec des professionnels formés à ce genre de techniques. D’où la nécessité du certificat ProPaille décerné à des artisans formés à ces techniques.
Mais pour un bâtiment qui ne rejette aucun CO2, qui ne consomme pas d’énergie, l’investissement n’en vaut-il pas la chandelle ?
Bon à savoir:
Un réseau français de la construction paille, visant la promotion nationale de ce matériau biosourcé s’est même constitué, 130 professionnels sont certifiés ProPaille dans la région et formés par le CD2E (le centre de déploiement de l’éco-transition à Loos-en-Gohelle).
La salle des fêtes de Beaudricourt, la Maison des entrepreneurs d’Ennevelin, mais aussi l’extension de l’usine L’Oréal de Caudry ou encore le centre de revalorisation du gigantesque site industriel du LFB près d’Arras ont misé sur l’isolation paille. Histoire de faire oublier quelques clichés.
Si le laboratoire pharmaceutique LFB à Arras, si un collège en Gironde ou encore les 26 logements de l’immeuble Jules-Ferry de Saint-Dié des Vosges, ont choisi de s’isoler à la paille, c’est qu’il n’y a pas plus de risques que dans un bâtiment classique.